Bonjour à tous,
Ce matin, j’embarque dans le camion de Fabrice pour les livraisons Grosdoit et Boeuf l’Éclair ! Certainement l’étape la plus cruciale de l’activité !
De bonne heure et bonne humeur, je pars pour les livraisons Bœuf l’Éclair en centre-ville de Rouen ! Ça promet d’être sportif !
Arrivée à l’entreprise vers 06h00 du matin. L’activité de l’entreprise démarre tous les jours vers 03h30… C’est un rythme à prendre, les garçons y sont habitués.
Je découvre l’envers du décor, une autre entreprise… La zone de production ,que j’observe vide tous les jours à mon arrivée aux heures de bureau, est pleine.
Les garçons s’activent dans tous les sens, pour trier les colis et les disposer par zone de livraison. J’observe des marquages au sol, un sens de circulation. Pour le moment, tout me semble compliqué. C’est à se demander comment les garçons peuvent s’y retrouver.
L’équipe de production m’équipe chaudement. La zone de production est froide. La température n’excède pas 3°C. J’enfile un manteau de froid, gants et écharpe et je suis fin prête pour ma formation. Une fois dans l’atelier, je rentre dans le vif du sujet.
Dans un premier temps, on m’explique le fonctionnement de la zone rouge. Marquée au sol, cette zone permet d’identifier les colis et les produits qui n’ont pas encore été contrôlés. Poids, température à réception, conformité du produit. Tout est consigné.
Une fois les produits contrôlés, nos garçons s’attellent à les trier par zone de livraison. Zone de Rouen, du Havre, Eure, Vallée de Seine. Chaque garçon est responsable de sa zone. Autant dire que le temps passé au tri des colis est primordial pour la suite de la matinée. Je me balade dans les allées façonnées par les palettes et les colis qui commencent à s’entasser. On dirait un mini labyrinthe.
Le temps passe très vite et les garçons continuent de s’activer pour partir avant 07h30. Il reste énormément de choses à faire. Une fois les colis triés par zone, l’étape cruciale de la « criée » commence. Cette étape, organisée par le chef de production consiste à récapituler les commandes des clients pour permettre l’étape de la saisie des bons de livraisons. Origine des produits, traçabilité, numéros de lots, nombre de colis. Tout est passé au crible pour que la commande passée par le client la veille soit exacte à la commande livrée. David, commence la « criée ». Je comprends mieux pourquoi cette étape porte ce nom. Sa voix résonne dans tout le bâtiment, je me demande comment il fait pour la conserver le restant de la journée.
Pendant ce temps là, la confection des colis Boeuf l’Éclair continue. Chaque colis Boeuf l’Éclair est confectionné avec une attention particulière. Traçabilité, relevé de poids, étiquetage, cerclage, tout est organisé de telle sorte que chaque colis soit bien identifié et livré à l’adresse inscrite sur les bons de commandes. Un petit cadeau, une gratuité, un bon promotionnel est toujours ajouté pour remercier les clients de leur fidélité. Une grande importance est apportée au rangement des produits et à leur propreté. On m’explique que le choix d’un client de passer par un site de vente en ligne pour ses commandes de produits frais et locaux doit être justement récompensé. « Nos clients doivent être satisfaits. Les nouveaux clients ont fait le choix de passer par un spécialiste, nous n’avons pas le droit à l’erreur. Pour les clients fidèles depuis le démarrage, c’est la même chose. Nous les avons habitués à un niveau de qualité. Nos éleveurs travaillent dur toute l’année pour fournir de beaux produits De la commande à la dégustation, la satisfaction doit être complète ! » ajoute Pierre Grosdoit. Je comprends qu’au delà d’une simple plateforme internet, c’est toute une filière qui en dépend.
Une fois la « criée » terminée, l’étape de la saisie des bons de livraisons commence dans une salle accolée à la zone de production. En relation permanente avec les garçons via micros et enceintes, la relation est totale afin que toutes les informations de dernière minute puissent facilement circuler. Karine et Laetitia saisissent les bons de livraisons en direct. Encore une fois, les 150/200 bons de livraisons de la journée sont saisies à la vitesse de l’éclair. Produits, traçabilité, origine, DLC (Date Limite de consommation), prix … rien n’est oublié dans cette étape qui permet au client d’obtenir toutes les informations relatives aux produits livrés.
Dans le même temps, les garçons commencent à charger leur camions en fonction des urgences de livraisons et du sens des tournées. Aucune place pour l’amateurisme. Le temps perdu à chercher un colis dans le camions lors de la tournée, c’est tout de suite des minutes de retard qui s’accumulent pour les livraisons suivantes. « Nos clients doivent être livrés en temps et en heure. Nous travaillons en flux tendu, un choix assumé qui nous oblige à une flexibilité et une organisation sans faille » me précise David.
Une fois chargés, les camions sont prêts à partir. Les garçons finissent d’organiser leur tournée. J’en profite pour faire le point avec Fabrice sur la matinée que nous allons passer ensemble. Je m’installe dans un camion décidément très propre et neuf. « Nous sommes le lien entre l’entreprise et le client. Un camion propre, c’est la base. Ensuite, nous nous devons de rester courtois et aimable avec nos clients. Même si parfois l’accueil reste à désirer ». C’est un discours que j’aime bien !
Nous partons à 07h45 tapante. En compagnie du groupe de musique Indochine, nous nous rendons chez notre premier client que nous avions à livrer en priorité pour une consommation des produits le midi même. Ici encore, pas de retard envisageable. Avant de descendre du camion, Fabrice appuie sur un bouton d’une machine installée sur le tableau de bord. « C’est un ticket de température » m’indique Fabrice. « Il permet au client de savoir à quelle température est livré le produit. C’est une garantie supplémentaire du maintien de la chaîne du froid du départ de l’entreprise jusqu’à la livraison sur le lieu de consommation. Tous nos camions en sont équipés ». Attention, ça ne rigole pas… 🙂
Fabrice sort les colis du camion et me dépose dans les bras l’un d’entre eux. Assez lourds, je comprends rapidement qu’une grande part du travail est liée au physique. L’accueil est agréable et le contrôle de la livraison commence. Température, produits, quantités. Tout est validé, le bon de livraison signé. C’est parti pour notre deuxième livraison. Nous en aurons une petite quarantaine dans la journée. Des journées longues, souvent stressantes car forcément liées aux aléas de la route.
Une autre compétence de nos livreurs que je n’avais pas encore identifiée, c’est leur qualité commerciale. Il sont ainsi capables de commenter un support de vente et promotionnel et de prendre les commandes. Un travail complet qui ne s’arrête pas à la livraison des colis.
Une fois les colis livrés, la journée s’arrête et les garçons reviennent à l’entreprise déposer les doubles des bons de livraison qui pourront par la suite passer en facturation. Le cycle de production de la journée est terminé. Même exercice demain et les jours suivants.
Cette matinée a été riche. J’assimile au fur et à mesure un nombre incalculable de nouveaux éléments. Je suis au cœur d’un établissement qui a un métier essentiel dans notre vie de tous les jours à savoir nourrir la population. De l’extérieur, on ne s’imagine pas la gestion et le travail que cela représente. De l’élevage à la livraison, c’est toute une chaîne qu’il faut organiser au quotidien pour fournir dans vos assiettes un produit noble. Cela ne s’invente pas !
– Marie